La Fédération des Etudes de Civilisation Contemporaine est née de la volonté des membres des quatre équipes constitutives (MIMMOC – université de Poitiers, EHIC – universités de Limoges et de Clermont-Ferrand, DYNADIV – Université de Tours , GRAAT devenu ICD – université de Tours, auxquels s’est joint courant 2012, les équipes CRHIA de l’université de La Rochelle et REMELICE de l’université d’Orléans depuis 2016) de trouver un moyen de travailler ensemble en dépassant les structures d’organisation traditionnelles et de fédérer des équipes d’enseignants-chercheurs rattachés à des départements de langues dont l’enseignement et la recherche portent sur les « civilisations étrangères », où les phénomènes de société, le contexte historique et la culture des pays dont nous enseignons la langue sont les objets d’étude.

La civilisation au sens français unique de discipline universitaire se définit par opposition à l’idée obsolète d’une hiérarchie du barbare au civilisé, pour considérer que tout groupe d’humains est civilisé par ses codes linguistiques, ses modes d’opération socio-politique et économique, sa sensibilité culturelle et sa manière d’interpréter et de transmettre son histoire. C’est ce que Fernand Braudel a appelé dans sa Grammaire des civilisations (1963) « l’ensemble des caractères que présente la vie collective d’un groupe ou d’une époque » sur le temps long et dans un espace déterminé, « qui implique un lot de possibilités, de contraintes données ». Étudier une civilisation englobe tous ces aspects dans une démarche transdisciplinaire rendue unique par la formation pluridisciplinaire et la maîtrise de la langue du chercheur ou de la chercheuse ». On ne peut définir la notion de civilisation qu’aux lumières jointes de toutes les sciences de l’hommes » écrivait Braudel. La FE2C poursuit le travail collectif de partage et de modélisation des pratiques civilisationnistes (méthodologie, épistémologie et pédagogie), car « les civilisations, après tout, ce sont des [humains], et donc, sans fin, les démarches, les actions, les enthousiasmes, les ‘engagements’ de ces hommes, leurs virevoltes aussi ».

Les problématiques des membres de la FE2C se rapprochent des thématiques des sciences humaines telles que l’histoire, la géographie, les sciences politiques, la sociologie, etc. À l’origine de ce projet est l’idée que mieux se rassembler et se connaître donnera une visibilité et une synergie plus grandes permettant aux civilisationnistes de se rencontrer et de faciliter des projets inter-équipes, et inter-disciplinaires. Les thèmes et la méthodologie de la plupart des membres de ces équipes (certains sont de composition mixte, incluant linguistes et littéraires), la proximité scientifique et géographique des équipes (PRES Limousin-Poitou-Charentes et PRES Tours-Orléans), leur permet d’envisager des projets de recherche communs et des manifestations scientifiques régulières.

Le groupe fondateur adopte une structure ouverte qui permet à la fédération d’évoluer et de s’agrandir à l’échelle nationale voire internationale. D’autres laboratoires pourront adhérer à la fédération venant d’autres universités, et de disciplines connexes : histoire, sciences politiques, géographie, sociologie… La visibilité des études sur les civilisations contemporaines en sera accrue dans un contexte où la civilisation est occultée par l’étude des langues et des littératures des cultures étrangères.

Le but de la Fédération sera de fournir une plateforme pour des projets communs, un site web qui mettra en commun les informations, et d’organiser des rencontres régulières (journées d’études, colloques, congrès, doctoriales) où ces thèmes seront explorés.

La problèmatique “Politiques, cultures, identités dans les civilisations contemporaines » s’articule autour de 3 axes majeurs, complémentaires et innovants : Empires, Conflits, Itineraires qui ouvrent de nouvelles perspectives d’interprétation de faits sociaux, politiques et culturels situés à la frontière de disciplines apparemment différentes et d’origines géographiques multiples et devra conduire à l’émergence d’études inter-disciplinaires et comparatistes sur les sociétés et les cultures étrangères de nos aires linguistiques.