L’exposition itinérante « Agir, désobéir. Société civile en mouvement » retrace dix ans de protestation et de désobéissance civile en Navarre (Espagne) à travers le regard du photographe Joxe Lacalle Huarte. Cette exposition a été présentée en avril 2024 à l’UFR Lettres et Langues de Poitiers et poursuivra son chemin vers Pampelune, en septembre; puis Montmorillon, en octobre.
D’Occupy Wall Street aux États-Unis aux Gilets Jaunes en France, en passant par les Indignés en Espagne ou « Je suis le 132 » au Mexique, la société civile s’est notamment engagée depuis 2008 dans des stratégies de (ré)appropriation de l’espace public et de désobéissance civile. En réaction à celles-ci, les pouvoirs exécutif et législatif ont cherché à renforcer les institutions et « l’autorité » de l’État. De nouvelles lois ont été créées pour limiter l’expression de la colère sociale face à la détérioration du pouvoir d’achat, la privatisation des secteurs publics ou l’inaction en matière de climat et de pauvreté.
Inversement, très peu de débats ont porté sur le renforcement des garanties citoyennes La protestation, pourtant, est un exercice de démocratie. C’est précisément parce qu’il convient de défendre la liberté d’expression et la valeur de la protestation pacifique que nous souhaitons, à travers cette exposition, rendre hommage aux citoyennes et citoyens qui se sont unis dans la volonté de construire une société plus juste sur le plan social et environnemental.
Joxe Lacalle Huarte est né à Etxauri (Navarre) en 1951. Il fait ses premiers pas dans le bar de ses parents, dont il reprend l’exploitation avec sa compagne en 1974. Parallèlement à son emploi principal, il suit des cours de photographie à distance et commence à collaborer pour le journal Egin, qui l’engage au sein de sa rédaction de 1988 à 1998. Durant sa carrière, Joxe Lacalle a été témoin de tous les événements politiques, sportifs et culturels de son Pays basque natal. Mais c’est sur le front des luttes sociales que son regard s’est le plus souvent posé.
« J’ai toujours eu l’honneur d’être le témoin de la voix de la rue, de toutes les luttes et dénonciations de mes compatriotes. À de nombreuses reprises, des groupes sociaux sont venus me demander telle ou telle photo pour faire une affiche, un autocollant, pour illustrer un magazine. J’y ai toujours renoncé, car la réalité reflétée par ma photographie est celle que nous voulions tous changer ».
contact: ludivine.thouverez@univ-poitiers.fr